Tout est accompli– Pasteur David Jang


Sous-thème 1. La signification de «Tout est accompli» proclamé au cœur du désespoir de la croix

1) Contexte biblique et sens immédiat de «Tout est accompli»

Les dernières paroles que Jésus prononce sur la croix, «Tout est accompli» (Jn 19:30), se lisent en grec «Tetelestai» (Τετέλεσται, tetelestai). Littéralement, ce terme provient du verbe grec teleō (τελέω), qui signifie «terminer», «achever», «compléter», ou encore «payer intégralement». Dans le monde gréco-romain antique, on apposait parfois ce mot sur les quittances pour indiquer qu’une dette était payée entièrement : aucune somme supplémentaire n’était exigée.

Lorsque l’Évangile de Jean rapporte ce mot spécifique prononcé par Jésus, il nous invite à considérer la crucifixion non comme un simple événement tragique, mais comme l’aboutissement d’un plan de salut, le moment où toutes les dettes spirituelles sont remises. Ce qui, aux yeux des hommes, peut sembler un échec ou une défaite amère se révèle, pour l’évangéliste, l’instant précis où se scelle la rédemption du monde.

Le pasteur David Jang insiste sur l’ampleur de cette déclaration : la phrase «Tout est accompli» résume en effet l’essence même de l’Évangile. Dans la perspective humaine, le supplice de la croix est l’heure la plus sombre. Jésus, abandonné par la plupart de ses disciples, conspué par les chefs religieux, moqué par les soldats, semble réduit à l’impuissance et sur le point de succomber. Pourtant, selon l’évangéliste Jean, c’est là l’instant où le salut cosmique est scellé.

2) Le refus du vin mêlé de fiel et la soif finale : l’accomplissement des Écritures

Dans Jean 19, particulièrement aux versets 28 à 30, nous voyons Jésus déclarer «J’ai soif», peu avant de dire «Tout est accompli». Cette parole de soif s’inscrit dans la continuité des prophéties de l’Ancien Testament, en particulier le Psaume 69:21 : «Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif ils me donnent du vinaigre.»

Sur le Golgotha, Jésus avait déjà refusé le vin mêlé de fiel (Mt 27:34), un breuvage contenant un anesthésiant qui aurait pu diminuer légèrement la douleur de la crucifixion. Le fait qu’il ait refusé cette boisson plus tôt souligne sa volonté de traverser toute l’étendue de la souffrance de la croix en pleine conscience, sans chercher à en atténuer la cruauté. Mais désormais, au dernier moment, Jésus reçoit le vinaigre, ou «vin aigre», dans une attitude démontrant que «tout était déjà accompli» (Jn 19:28).

L’idée est que, désormais, plus rien ne s’oppose à l’accomplissement total de la volonté de Dieu. Les prophéties de l’Écriture sont réalisées dans les moindres détails, et Jésus, en demandant à boire, montre qu’il a pleinement embrassé la souffrance messianique. Cette séquence mène directement à la proclamation «Tout est accompli».

3) «Tout est accompli» comme proclamation du salut et non d’un échec

Le pasteur David Jang souligne combien cette parole, prononcée au point culminant d’une souffrance extrême, contraste avec l’idée d’un échec humain. Pour tout observateur extérieur, la crucifixion d’un rabbi galiléen entouré de quelques fidèles éplorés semble n’être qu’une exécution infamante de plus, dans la longue liste des condamnations romaines.

Cependant, l’Évangile de Jean insiste sur la portée spirituelle et théologique de ce supplice. Les autres évangiles rapportent que Jésus «poussa un grand cri» et rendit l’esprit (Mt 27:50, Mc 15:37, Lc 23:46), mais Jean consigne les paroles exactes de ce cri : «Tout est accompli». C’est donc la révélation d’une volonté divine qui s’accomplit, celle d’offrir l’ultime sacrifice pour le salut du monde.

4) La croix : mort, mais aussi victoire et salut

La mission de Jésus consistait à proclamer le Royaume de Dieu, à inviter les pécheurs au repentir, et à s’offrir lui-même comme rançon pour les multitudes (Mt 20:28, Mc 10:45). La croix est la concrétisation de cette mission. Elle est, d’un côté, l’instrument de mort le plus infamant, mais, d’un autre côté, l’endroit où se révèle la puissance de Dieu qui triomphe du péché et de la mort.

Le pasteur David Jang met particulièrement en lumière que la croix est «le lieu du sacrifice total de soi et de l’obéissance absolue du Seigneur». Loin de n’être qu’un acte fatal, elle devient l’événement fondateur où l’amour de Dieu s’exprime dans toute son intensité. Dans la pensée chrétienne, c’est précisément lorsque Jésus est cloué sur le bois, privé de toute dignité, qu’il révèle le plus puissamment la gloire divine (Jn 12:23-24).

5) Les disciples d’Emmaüs et la lecture erronée de la crucifixion comme échec

Dans Luc 24, les deux disciples quittent Jérusalem peu après la crucifixion, pensant qu’avec la mort de Jésus s’est évanouie la seule lueur d’espoir pour la délivrance d’Israël. Eux qui avaient cru en lui comme Messie, ils marchent désormais sur le chemin d’Emmaüs, dans la tristesse, considérant la croix comme la preuve irréfutable que tout est terminé.

Or, lorsqu’ils rencontrent le Christ ressuscité, ils ne le reconnaissent pas immédiatement. Jésus les interpelle sur leur manque de foi et leur explique, à partir de la Loi de Moïse et des Prophètes, que le Messie devait souffrir avant d’entrer dans sa gloire (Lc 24:25-26). C’est seulement lorsque Jésus rompt le pain devant eux que leurs yeux s’ouvrent (Lc 24:31), et ils comprennent que la souffrance de la croix était en réalité l’expression souveraine du plan de Dieu.

Cette scène souligne la nécessité de lire la croix à la lumière de la résurrection : ce qui semble un échec devient, en réalité, la porte de la victoire. Le pasteur David Jang voit là un rappel que la crucifixion n’est pas l’anéantissement du projet divin, mais son accomplissement.

6) «Baisser la tête» : une posture de repos dans la confiance et l’achèvement

L’Évangile de Jean rapporte qu’après avoir dit «Tout est accompli», Jésus «baissa la tête et rendit l’esprit» (Jn 19:30). En grec, le verbe utilisé évoque la manière de poser sa tête pour se reposer (comme on poserait sa tête sur un oreiller). Cette image contraste fortement avec la vision d’un condamné qui s’affaisse par manque de forces : ici, Jésus meurt dans une attitude de souveraineté, comme s’il remettait librement son esprit entre les mains du Père (cf. Lc 23:46).

En d’autres termes, Jésus n’est pas vaincu par la mort ; il choisit de donner sa vie pour le salut du monde (Jn 10:18). Cette nuance est cruciale pour saisir la théologie johannique : loin de subir passivement la crucifixion, Jésus l’embrasse comme une étape volontaire vers la rédemption de l’humanité.

7) La croix : mort, mais aussi nouvelle naissance

Dans la perspective spirituelle, la croix est certes un signe de mort, mais elle symbolise également la naissance d’un nouveau peuple : l’Église. Les Pères de l’Église, tels qu’Irénée de Lyon, Athanase d’Alexandrie ou encore Jean Chrysostome, ont beaucoup insisté sur cette dimension. Selon leurs enseignements, le côté transpercé de Jésus, d’où sortent l’eau et le sang, préfigure la naissance des sacrements (baptême et eucharistie) et, par extension, de toute la communauté ecclésiale.

Le pasteur David Jang, dans ses enseignements, souligne également cette réalité : «La croix n’est donc pas seulement “la mort”, mais la “vie”», car elle inaugure une dynamique nouvelle de réconciliation entre Dieu et les hommes, manifestée pleinement au matin de Pâques.

Sous-thème 2. L’accomplissement de la prophétie et du salut dans l’Écriture : l’hysope, l’agneau pascal et le sang du Seigneur

1) Le sens de l’hysope et son rôle dans l’histoire biblique

Parmi les détails importants du récit de la crucifixion, on trouve la mention de l’«hysope». Dans l’Exode 12, pour célébrer la première Pâque, les Israélites devaient prendre un bouquet d’hysope et tremper cette plante dans le sang de l’agneau pascal afin d’en badigeonner les linteaux et les montants de leurs portes (Ex 12:22). C’était le signe qui permettait à l’ange exterminateur de «passer par-dessus» les maisons des Hébreux.

Plus tard, dans les rituels de purification (Lévitique 14, Nombres 19), l’hysope joue également un rôle symbolique, puisqu’elle sert à asperger l’eau ou le sang de purification. Elle est donc liée à l’idée de pureté et de sanctification.

Dans Jean 19:29, nous lisons qu’on utilisa de l’hysope pour porter à la bouche de Jésus une éponge imbibée de vinaigre. Certains manuscrits ou traductions suggèrent une autre plante ou un roseau, mais la tradition et la théologie chrétienne ont retenu la symbolique de l’hysope, y voyant un lien clair avec la Pâque et la purification.

2) L’agneau pascal : de l’Exode à la crucifixion

La notion d’agneau pascal est centrale dans la théologie chrétienne. Dans l’Exode, c’est le sang de l’agneau, appliqué sur les portes, qui préserve Israël du jugement divin. L’évangéliste Jean et le pasteur David Jang interprètent cette ancienne Pâque comme la préfiguration de la mort rédemptrice de Jésus.

Jean le Baptiste, voyant Jésus venir à lui, s’exclame : «Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde» (Jn 1:29). Ce titre messianique rattache explicitement Jésus à la figure de l’agneau sacrificiel. Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, reprend cette idée : «Car Christ, notre Pâque, a été immolé» (1 Co 5:7).

Ainsi, Jésus est présenté comme l’Agneau pascal parfait, immolé une fois pour toutes (Hé 9:12-14). Il n’est plus besoin, comme dans l’Ancien Testament, de répéter sans cesse les sacrifices. L’œuvre de Jésus sur la croix est considérée comme «unique, parfaite et définitive».

3) Le sang du Seigneur : purification et vie

Le sang a une portée théologique fondamentale dans les Écritures. Dans la Bible hébraïque, «la vie est dans le sang» (Lv 17:11). Les sacrifices d’animaux, où l’on versait du sang sur l’autel, symbolisaient la substitution de la victime à la place du pécheur. Pourtant, comme l’explique l’Épître aux Hébreux, ces sacrifices devaient être répétés sans cesse, car ils n’étaient pas capables d’ôter définitivement le péché (Hé 10:1-4).

En revanche, lorsque Jésus verse son sang à la croix, il apporte un sacrifice parfait, sans tache ni défaut. Le sang du Christ, dans la perspective chrétienne, purifie la conscience du croyant et le délivre de l’emprise du péché. Il ouvre la voie de la réconciliation avec Dieu, dans un acte d’amour extrême (Rm 5:8-9).

Le pasteur David Jang souligne souvent que le sang de Jésus n’est pas un simple symbole métaphorique. Il exprime une «réalité spirituelle», celle de la grâce divine agissant efficacement dans la vie des pécheurs pour les régénérer et les réconcilier avec Dieu.

4) Jean 19:34 : l’eau et le sang, signes d’un amour absolu

Dans Jean 19:34, un soldat romain perce le côté de Jésus avec une lance, et il en sort du sang et de l’eau. Beaucoup de théologiens y voient un signe à forte portée symbolique. Les Pères de l’Église, comme Cyrille de Jérusalem, Ambroise de Milan ou encore Augustin, ont associé ce flot de sang et d’eau à la naissance des sacrements (baptême et eucharistie).

D’un point de vue spirituel, l’eau peut représenter la purification (dans le baptême), et le sang, la vie divine communiquée (dans l’eucharistie). L’acte de percer le côté de Jésus démontre aussi, historiquement, qu’il était réellement mort, ce qui réfute les théories niant l’authenticité de sa mort sur la croix. Le pasteur David Jang y voit «l’amour total de Dieu déversé jusqu’à la dernière goutte pour les pécheurs», signifiant que Christ a tout donné pour nous.

5) Le grain de blé qui meurt pour porter beaucoup de fruit

Dans Jean 12:20-25, Jésus utilise la métaphore du grain de blé tombé en terre. S’il ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Ces paroles, prononcées alors que Jésus est conscient de sa mort imminente, illustrent un principe paradoxal : la mort produit la vie.

Pour le pasteur David Jang, ce paradoxe est un pivot de la théologie chrétienne : la croix, instrument de mort, devient instrument de vie. En mourant, le Christ suscite une multitude de «fruits», c’est-à-dire les croyants régénérés et incorporés à son Corps, l’Église. Dans cet enseignement, Jésus indique également quiconque veut le suivre devra embrasser ce principe de «mort à soi-même» et de renoncement pour trouver la vraie vie (Mt 16:24-25).

6) L’événement pascal : de la défaite apparente au triomphe divin

La crucifixion, qu’on pourrait qualifier de «défaite» apparente, se révèle en fait «un événement historique et cosmique de salut». Dans l’économie de Dieu, la mort de son Fils bien-aimé est à la fois un sommet de l’amour (Jn 3:16) et une victoire sur le péché et la mort (1 Co 15:54-57).

Le pasteur David Jang rappelle que ce mystère pascal (la Passion, la mort et la Résurrection de Jésus) reconfigure l’entière compréhension que l’humanité peut avoir de Dieu. Ce n’est plus simplement un Dieu lointain, jugeant depuis les cieux, mais un Dieu qui s’implique dans notre souffrance, envoie son Fils pour porter notre condition jusqu’à la mort afin de nous relever.

7) «Tout est accompli» : la fin de l’Ancien, l’aube du Nouveau

Lorsque Jésus déclare «Tout est accompli», il met un point final au système sacrificiel de l’Ancien Testament. Comme le note l’Épître aux Hébreux (Hé 10:11-14), plus aucun sacrifice n’est nécessaire, car l’offrande de Jésus est parfaite et définitive. Dès lors, le croyant ne dépend plus du sacrifice d’animaux pour expier ses fautes, mais place sa foi dans le sacrifice unique du Christ (Rm 3:24-25).

Ce basculement, du sacerdoce lévitique à la médiation de Jésus, inaugure une nouvelle alliance (cf. Jr 31:31-34, reprise en Hé 8:8-12). Pour le pasteur David Jang, la mort de Jésus met fin à l’ombre (les sacrifices répétitifs) et instaure la réalité même (la grâce parfaite). Ainsi, la croix devient le cœur de la proclamation évangélique, la clé de voûte de tout l’édifice doctrinal du christianisme.

Sous-thème 3. L’élévation par l’abaissement : la gloire du Seigneur et celle de ceux qui suivent sa voie

1) La logique inverse du Royaume de Dieu

Dans la société humaine, la gloire et l’honneur sont souvent liés à la réussite, la puissance ou la reconnaissance. Or, les Évangiles présentent une perspective inversée : la véritable grandeur réside dans le service et l’humilité (cf. Mt 20:26-28). Jésus, Fils de Dieu, se fait serviteur, lavant les pieds de ses disciples (Jn 13:3-17), mangeant avec les pécheurs et partageant la condition des marginaux (Lc 15:1-2).

Le pasteur David Jang insiste sur la différence fondamentale entre la «gloire selon le monde» et la «gloire selon Dieu». La première est éphémère et souvent égoïste, alors que la seconde est éternelle et fondée sur l’amour. La croix, que Jésus accepte librement, incarne ce décalage radical.

2) L’exemple de la mère de Jacques et Jean : de l’ambition mondaine à la communion souffrante

La requête de la mère de Jacques et Jean (Mt 20:21), qui aspire à voir ses fils siéger à la droite et à la gauche de Jésus dans son Royaume, traduit un désir de prestige. Mais Jésus répond : «Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?» (Mt 20:22).

La «coupe» évoque la souffrance et le sacrifice de la croix. En d’autres termes, ceux qui veulent partager la gloire de Jésus doivent être prêts à participer à sa passion. L’Évangile suggère que cette mère, corrigeant progressivement sa compréhension, finit par se tenir près de la croix avec les autres femmes (Mt 27:56, Mc 15:40, Jn 19:25, selon diverses interprétations).

Le pasteur David Jang y voit l’illustration du chemin de tout croyant : nous pouvons être d’abord mus par des motivations intéressées, mais, au contact de la Parole et devant la réalité de la croix, nous sommes invités à la conversion.

3) «Celui qui aime sa vie la perdra…» : le renversement fondamental (Jn 12:25)

Jésus enseigne dans Jean 12:25 : «Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.» Il ne s’agit pas ici d’une exaltation morbide du sacrifice de soi pour le sacrifice lui-même, mais d’un principe spirituel profond : la vie véritable se trouve lorsque nous renonçons à l’égoïsme et à l’orgueil.

En d’autres termes, qui s’accroche à sa propre gloire, à ses désirs purement terrestres, perdra le sens véritable de la vie, alors que celui qui s’offre et s’oublie pour Dieu et pour les autres découvrira la plénitude et la joie. Le pasteur David Jang rattache ce principe à la parabole du grain de blé, où la «mort» à soi-même débouche sur une fécondité spirituelle (Jn 12:24).

4) La voie de la croix, chemin vers la résurrection

La trajectoire de Jésus culmine à la fois dans la crucifixion et dans la résurrection. Ces deux réalités sont indissociables. On ne peut célébrer le triomphe pascal sans reconnaître la profondeur du Vendredi saint. Inversement, sans la résurrection, la croix resterait un drame dénué d’espoir.

L’expression «Tout est accompli», selon le pasteur David Jang, ne prend sa pleine dimension que lorsqu’on la relit à la lumière de Pâques. La victoire de Jésus sur la mort confirme que son sacrifice est agréé par le Père et qu’il ouvre la route de la vie éternelle à ceux qui croient (1 Co 15:17-20).

5) La croix comme lieu de libération du péché et de la corruption

Le message de la croix ne se limite pas à un principe abstrait. Il a un impact concret sur la vie personnelle et communautaire. En rappelant que Jésus est mort pour vaincre le péché, la croix invite les croyants à délaisser leurs attitudes égoïstes et à se réconcilier les uns avec les autres.

Dans une communauté véritablement centrée sur la croix, les valeurs comme l’orgueil, l’avarice et l’égocentrisme n’ont plus de légitimité. Le renoncement à soi, la charité, la solidarité et le souci de la justice sociale deviennent prioritaires. C’est ainsi que l’Église primitive a su manifester une unité et un amour mutuel surprenants (Ac 2:44-47, Ac 4:32-35).

Le pasteur David Jang souligne que la force de la croix réside précisément dans cette capacité à transformer non seulement la relation entre Dieu et l’homme, mais aussi les relations humaines elles-mêmes, en créant une fraternité ancrée dans l’humilité et le don de soi.

6) «Quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi» (Jn 12:32)

À l’origine, être «élevé» sur la croix consistait à afficher publiquement le condamné, le séparant du sol considéré comme «sacré», pour indiquer sa malédiction. Mais Jésus transforme ce signe infamant en signe de salut universel.

Selon le pasteur David Jang, cette «élévation» paradoxale – être hissé sur la croix – devient une proclamation d’amour pour tous. Le monde, qui voit habituellement dans la crucifixion la preuve de la défaite du condamné, doit ici contempler la victoire de la miséricorde divine.

Ce verset annonce aussi la perspective missionnaire de l’Église : la croix appelle tous les peuples, toutes les cultures, tous les individus à venir trouver la rédemption en Christ.

7) Application contemporaine : la croix comme source d’espérance et de victoire

Aujourd’hui encore, de nombreuses situations de souffrance évoquent la défaite ou l’impasse. Le cancer, la guerre, les injustices sociales, la détresse psychologique, les ruptures familiales, etc. peuvent nous laisser croire qu’il n’y a plus d’issue.

Mais la croix, lorsque nous la contemplons avec foi, nous rappelle qu’un désespoir apparent peut devenir le lieu même où la grâce se manifeste. «Tout est accompli» nous dit que Dieu est capable de transformer la pire situation en chemin de vie. Ainsi, les croyants peuvent traverser l’épreuve avec une confiance profonde, certains qu’au-delà de la souffrance, un horizon de résurrection se profile (Rm 8:18).

Le pasteur David Jang invite chacun, au terme de sa vie, à pouvoir se tenir dans la paix et affirmer, comme Jésus, «Tout est accompli» – non que nous ayons mené une existence exempte de péché, mais parce que le Christ, en nous donnant son Esprit, achève en nous l’œuvre de grâce qu’il a commencée (Ph 1:6).

Développement additionnel et approfondi (pour atteindre environ 6500 mots)

(Ce qui suit est un prolongement de l’exposé initial, proposant une méditation plus ample, des références historiques et patristiques, ainsi qu’une mise en perspective de la théologie de la croix dans les divers courants chrétiens. Le plan reste globalement calqué sur les trois sous-thèmes, afin d’enrichir davantage chacun d’eux.)

Introduction générale à l’extension

La proclamation «Tout est accompli» (Jn 19:30) se situe au cœur de la théologie chrétienne. Elle intrigue depuis des siècles les croyants et les théologiens, en raison de la tension entre l’apparente défaite (un homme crucifié) et la compréhension spirituelle du salut (un Dieu qui sauve le monde). Dans ce qui suit, nous approfondirons :

  1. La force symbolique et existentielle de cette phrase dans le contexte de la Passion.
  2. Les liens scripturaires et typologiques (hysope, agneau pascal, sang) qui relient l’Ancien et le Nouveau Testament.
  3. La logique de l’abaissement qui conduit à l’élévation, non seulement pour Jésus, mais aussi pour ses disciples dans l’histoire de l’Église.

Nous prendrons en compte la perspective patristique, médiévale et contemporaine, afin de montrer comment cette parole — «Tout est accompli» — a nourri et continue de nourrir la foi de millions de personnes à travers les siècles.

I. «Tout est accompli» : approfondissement du Sous-thème 1

A) L’arrière-plan culturel et religieux de la crucifixion

1) La crucifixion dans l’Empire romain

La crucifixion était considérée comme l’un des supplices les plus atroces et les plus infamants dans l’Empire romain. Réservée aux esclaves et aux criminels les plus abjects, elle avait pour but de dissuader les autres citoyens de se rebeller. En érigeant publiquement les crucifiés sur des poteaux ou des croix le long des routes, l’autorité romaine exhibait sa puissance.

Lorsque Jésus, présenté par ses disciples comme le «Roi des Juifs», est soumis à ce châtiment, cela signifie qu’aux yeux de Rome, il est un criminel séditieux. C’est un message politique très fort qui signifie : «Voilà le sort réservé à ceux qui prétendent défier l’autorité impériale.»

2) Le Messie souffrant : scandale pour les Juifs

Pour nombre de Juifs de l’époque, le Messie attendu devait être un libérateur politique, un roi puissant rétablissant la souveraineté nationale d’Israël. L’idée d’un Messie crucifié, passant par la pire humiliation, était un profond scandale (1 Co 1:23).

C’est pourquoi, devant le crucifié, beaucoup de contemporains de Jésus ont fait le choix de l’incrédulité : «Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix !» (Mt 27:40). Le fait que Jésus ne se soit pas libéré de ses bourreaux paraissait un signe irrécusable qu’il n’était pas le Messie.

3) L’incompréhension initiale des disciples

Même les disciples, qui avaient pourtant marché aux côtés de Jésus, ont été déstabilisés par la Passion. Pierre, prêt à combattre (Jn 18:10-11), n’avait pas envisagé un Messie vulnérable. L’échec apparent de la croix fut un choc si grand qu’ils se dispersèrent (Mc 14:50). Seules quelques femmes et l’apôtre Jean se tenaient au pied de la croix (Jn 19:25-27).

C’est cette situation humaine d’échec, d’abandon, qui rend encore plus saisissantes les paroles «Tout est accompli». Contre toute attente, Jésus ne sombre pas dans le désespoir, mais affirme l’achèvement d’un dessein d’amour plus vaste.

B) «J’ai soif» et la plénitude des Écritures

1) La soif physique et spirituelle

La déclaration «J’ai soif» (Jn 19:28) peut s’entendre à la fois comme l’expression d’un manque physiologique (Jésus est réellement assoiffé, après des heures de supplice) et comme une allusion spirituelle : Jésus «a soif» d’accomplir pleinement la volonté du Père.

De nombreux mystiques chrétiens, comme Thérèse d’Avila ou Jean de la Croix, ont perçu dans ces mots l’illustration de l’amour ardent du Christ pour l’humanité. Sa soif n’est pas seulement celle du corps, c’est aussi celle de sauver les âmes.

2) L’accomplissement du Psaume 69

Le Psaume 69:21 annonce : «Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et pour assouvir ma soif ils me donnent du vinaigre.» En buvant le vinaigre au dernier instant (Jn 19:29), Jésus répond à cette prophétie.

Le pasteur David Jang souligne que l’Évangile de Jean comprend plusieurs évocations claires des Psaumes messianiques (Ps 22, Ps 69, etc.), montrant que la Passion n’est pas un accident mais un accomplissement planifié.

C) «Tout est accompli» : achèvement et accomplissement

1) L’aspect juridique de la dette payée

La mention de tetelestai renvoie à l’univers juridique et commercial : la dette est soldée, la transaction est close. Appliqué à la croix, cela signifie que la dette du péché — la rupture entre Dieu et l’homme — est annulée, payée de manière intégrale.

Dans la théologie de la satisfaction (développée au Moyen Âge par Anselme de Cantorbéry), le péché représente un «manque d’honneur» envers Dieu, créant une dette que seuls un Dieu-homme, à la fois infini et humain, peut payer. «Tout est accompli» exprime alors la certitude que cette dette est intégralement honorée.

2) La dimension liturgique : le sacrifice parfait

Parallèlement, le langage d’accomplissement se situe dans un cadre liturgique : la mort de Jésus est le sacrifice ultime qui met fin à toute forme de sacrifice animal. La structure rituelle est accomplie «une fois pour toutes» (Hé 9:12, 10:10).

L’expression «Tout est accompli» fait écho à cette finalité spirituelle, qui transcende la simple perspective économique ou juridique. Les Pères de l’Église, tels qu’Irénée et Jean Chrysostome, y voyaient la résorption de tous les sacrifices antérieurs en l’unique oblation du Christ.

D) Le repos dans la mort : «il baissa la tête»

1) L’image du repos sabbatique

Dans la Genèse, Dieu accomplit l’œuvre de la création en six jours et se repose le septième. En Jean 19:30, Jésus, après avoir «accompli» son œuvre rédemptrice, «baisse la tête» comme pour entrer dans ce repos ultime.

Cette lecture typologique est relevée par certains exégètes qui voient dans la crucifixion l’instauration d’un nouveau sabbat, celui du repos parfait en Dieu, consécutif à la réconciliation de l’humanité.

2) Libre offrande de soi

Plutôt que de subir la mort, Jésus l’embrasse. Il remet son esprit au Père (Lc 23:46). Cette offrande volontaire correspond à la prophétie d’Isaïe 53:7, décrivant le serviteur souffrant qui ne proteste pas.

Le pasteur David Jang soutient que cette attitude de Jésus, qui choisit délibérément le moment et la manière de rendre l’esprit, manifeste une souveraineté spirituelle : le Christ se montre maître de son destin, même dans la mort.

II. L’hysope, l’agneau pascal et le sang du Seigneur : approfondissement du Sous-thème 2

A) L’hysope dans la tradition juive

1) Purification et Pâque

Comme nous l’avons vu, l’hysope est employée dans le rituel de la Pâque (Ex 12:22). Elle est aussi mentionnée dans le Psaume 51:9 : «Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur.»

Cette plante symbolise donc la purification intérieure. Son usage dans la crucifixion, pour porter le vinaigre à la bouche de Jésus, s’inscrit dans cette continuité : celui qui est «Agneau de Dieu» est également celui qui prend sur lui l’impureté du monde pour la détruire.

2) La septante et les traditions juives post-bibliques

Dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (la Septante), le terme grec pour hysope (ὕσσωπος, hyssōpos) reflète la même racine. Les rabbins du Talmud discutent de la symbolique de l’hysope, insistant sur sa simplicité (elle pousse dans des endroits rocheux, pauvre) comme symbole d’humilité.

Cette humilité rejoint la figure du Christ qui s’abaisse (Ph 2:6-8). Ainsi, l’hysope, humble, devient un pont entre l’Ancien Testament et la Passion de Jésus, où s’opère la purification des pécheurs par l’humilité extrême du Fils de Dieu.

B) L’agneau pascal : de l’Exode au Nouveau Testament

1) L’exode, «modèle» de la rédemption

Au cœur de l’Exode, Dieu libère son peuple de l’esclavage en Égypte grâce à la Pâque : un agneau est immolé, et son sang, appliqué sur les portes, protège de la mort. Cet événement fondateur de l’identité juive est également un paradigme pour les chrétiens, qui y voient l’image de la délivrance du péché par le sang de Christ.

Le pasteur David Jang souligne que le Nouveau Testament réinterprète la Pâque juive comme l’annonce prophétique de la Pâque du Christ, mort et ressuscité.

2) Jean le Baptiste et l’identification messianique

Lorsque Jean Baptiste désigne Jésus comme «l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» (Jn 1:29), il fait une proclamation messianique révolutionnaire. Il identifie Jésus non pas à un guerrier politique, mais à l’agneau sacrificiel de la Pâque, le seul dont le sang efface réellement la culpabilité.

À l’époque, beaucoup pouvaient avoir du mal à accepter l’idée d’un Messie voué à la souffrance. Pourtant, cet agneau de Dieu devient l’axe principal de la théologie sacrificielle chrétienne.

C) Le sang rédempteur de Jésus

1) L’efficacité du sang : un thème hébraïque

Dans la Bible hébraïque, le sang est porteur de vie (Lv 17:11). Lors des sacrifices, répandre le sang sur l’autel ou l’asperger sur les fidèles avait une portée cultuelle : on établit une alliance et on efface la faute (Ex 24:8).

Le Nouveau Testament reprend cette symbolique pour désigner le sang du Christ comme le sceau d’une «nouvelle alliance» (Lc 22:20, 1 Co 11:25). Il s’agit d’une alliance «meilleure» (Hé 8:6), car fondée sur le sacrifice parfait du Fils.

2) La théologie de l’expiation

Les courants théologiques chrétiens ont proposé différentes interprétations de l’expiation :

  • La «théorie du Ransom» (rançon), où Christ paie le prix au diable pour libérer l’humanité du péché.
  • La «théorie de la Satisfaction» (Anselme), où Christ répare l’offense faite à l’honneur de Dieu.
  • La «théorie pénale» (réformée), où Christ subit le châtiment mérité par les pécheurs.
  • La «théorie morale» (Abélard), où le sacrifice de Christ nous inspire à l’amour et au repentir.

Dans tous les cas, le sang du Christ est central pour signifier la valeur inestimable de sa vie donnée. Le pasteur David Jang, tout en reconnaissant la diversité de ces approches, insiste sur le fait que c’est l’amour inconditionnel de Dieu qui se manifeste dans ce sang versé.

D) Le côté transpercé : sang et eau

1) Lecture ecclésiale et sacramentelle

Les Pères de l’Église (Justin Martyr, Tertullien, Irénée) voyaient dans le flux de sang et d’eau l’origine des sacrements (baptême et eucharistie). L’eau, symbole du baptême purificateur, et le sang, symbole de l’eucharistie nourrissante, illustrent comment l’Église naît du côté du Christ.

Cette interprétation a influencé la spiritualité chrétienne, illustrée par des icônes et des représentations médiévales où le Christ en croix apparaît comme une source de vie jaillissant pour le monde.

2) La preuve de la mort réelle de Jésus

D’un point de vue historique, l’épanchement de sang et d’eau indique que Jésus est vraiment mort. Certains exégètes et médecins y voient le signe d’un épanchement péricardique (le liquide entourant le cœur), preuve concrète que le Christ n’a pas simplement perdu connaissance, mais qu’il a subi la mort effective.

Le pasteur David Jang évoque ce détail pour écarter toute théorie selon laquelle Jésus aurait survécu à la crucifixion (thèse dite du «swoon theory»). Il ajoute que cette mort réelle fait partie du plan de Dieu : si Jésus n’était pas réellement mort, il n’y aurait pas eu de véritable sacrifice pour nos péchés.

E) La fécondité de la mort : «Si le grain de blé ne meurt…»

1) Renoncement et vie nouvelle

La parabole du grain de blé (Jn 12:24) révèle la loi spirituelle selon laquelle la mort est nécessaire à la vie supérieure. Jésus, mourant sur la croix, permet la germination d’un peuple de croyants, «une multitude de frères» (Rm 8:29).

Le pasteur David Jang invite à voir dans cet enseignement un appel universel : chaque croyant est appelé à «mourir» à l’égoïsme, pour «porter du fruit» dans l’amour et la sainteté.

2) L’expérience ecclésiale de la croix

Dans l’histoire de l’Église, de nombreux martyrs ont repris ce modèle : en offrant leur vie pour le Christ et pour les autres, ils ont semé la foi dans des terres parfois hostiles. Tertullien déclarait : «Le sang des martyrs est semence de chrétiens.»

La fécondité de la mort du Christ se prolonge dans la vocation missionnaire de l’Église, qui transmet la vie nouvelle reçue au baptême (Mt 28:19-20).

III. L’élévation par l’abaissement : approfondissement du Sous-thème 3

A) La dynamique de l’humilité : de la kénose à l’exaltation (Ph 2:6-11)

1) Le chant christologique de Philippiens 2

Paul résume la trajectoire du Christ dans un hymne christologique : «Lui qui est de condition divine… s’est dépouillé lui-même (kénose), prenant la condition de serviteur… jusqu’à la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé.» (Ph 2:6-9).

La kénose (du grec κένωσις) exprime le mouvement d’auto-abaissement volontaire de Jésus, qui renonce aux privilèges divins pour se solidariser avec la condition humaine. Sa gloire ultérieure découle précisément de cette humilité radicale.

2) Implications éthiques

Pour le pasteur David Jang, ce texte n’est pas seulement un traité de christologie, mais un appel éthique. Paul introduit ce passage en exhortant les croyants à avoir «les sentiments qui étaient en Jésus-Christ» (Ph 2:5). L’humilité, le service, le don de soi ne sont pas facultatifs, mais consubstantiels à la vie chrétienne.

B) Les disciples et la logique de la croix

1) Les malentendus des apôtres

Dans les Évangiles, les disciples discutent souvent pour savoir qui est le plus grand (Mc 9:34, Lc 22:24). Jésus les corrige en leur montrant qu’«être le premier» signifie devenir «le serviteur de tous» (Mc 9:35).

Ce contraste met en évidence la difficulté humaine à adopter la perspective de la croix : l’homme naturel cherche la gloire terrestre, tandis que le Christ nous oriente vers le sacrifice de soi au service d’autrui.

2) L’exemple de la mère de Jacques et Jean

Revenons à la mère de Jacques et Jean (Mt 20:21-23), qui symbolise cette aspiration à la première place. Jésus répond en évoquant la coupe de souffrance. L’accès à la gloire passe par l’acceptation du chemin de la croix.

Selon certaines traditions, cette femme se retrouve au pied de la croix, passant de l’ambition mondaine à la compassion douloureuse. Cela illustre le chemin de conversion auquel chacun est appelé.

C) La croix comme triomphe dans la faiblesse

1) Une théologie de la croix versus une théologie de la gloire

Martin Luther a opposé la «théologie de la croix» (Theologia crucis) à la «théologie de la gloire» (Theologia gloriae). La première reconnaît la manifestation de Dieu dans la souffrance et l’humiliation de la croix, alors que la seconde cherche Dieu dans la puissance et la splendeur.

Le pasteur David Jang, s’inscrivant dans cette tradition, insiste sur le fait que le Christ crucifié est la plus haute révélation de Dieu, contredisant la logique mondaine. Dieu se montre dans la faiblesse pour toucher notre propre faiblesse.

2) La puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse

Paul écrit : «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» (2 Co 12:9). Cette réalité spirituelle se vérifie dans l’histoire de l’Église : les chrétiens les plus influents spirituellement sont souvent ceux qui ont traversé de grandes épreuves ou persécutions.

Le rôle de la croix n’est pas de glorifier la souffrance en soi, mais de révéler un amour capable de traverser cette souffrance et d’en triompher.

D) «Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi» (Jn 12:32)

1) Une prophétie de la Passion

Cette parole de Jésus anticipe la manière de sa mort («élevé de la terre» fait allusion à la crucifixion) et annonce l’universalité du salut («j’attirerai tous les hommes à moi»).

Au-delà du cadre judaïque, la croix a vocation à toucher toute l’humanité, quel que soit l’héritage culturel ou religieux. L’Évangile se déploie à travers cette élévation paradoxale qui renverse la logique de la honte en gloire.

2) La vision missionnaire

Dans le livre des Actes, l’Esprit-Saint pousse l’Église à sortir de Jérusalem pour porter la Bonne Nouvelle au monde (Ac 1:8, Ac 8, Ac 10, etc.). Cette expansion illustre la portée de la promesse de Jésus en Jean 12:32.

Le pasteur David Jang rappelle que la prédication de la croix, considérée comme folie (1 Co 1:18), a néanmoins conquis l’Empire romain. C’est l’expression de la puissance divine qui agit dans l’Évangile.

E) La croix dans notre vie quotidienne

1) Le poids du quotidien et la nécessité de la foi

Chacun fait l’expérience, dans sa vie, de difficultés qui peuvent prendre la forme de «petites croix» : maladies, conflits familiaux, échecs professionnels, etc. Face à ces épreuves, la tentation est de se décourager ou de se révolter contre Dieu.

La contemplation du Christ en croix nous rappelle qu’il existe une fécondité possible dans la souffrance offerte. Le chrétien est invité à vivre ces épreuves en communion avec Jésus, y voyant un chemin de purification et de témoignage.

2) La puissance transformatrice de la croix

Lorsque la souffrance est vécue dans l’amour et la solidarité, elle peut se muer en occasion de grâce. Des initiatives de charité et de compassion, inspirées par la croix, ont transformé de nombreuses situations dans l’histoire :

  • Création d’hôpitaux et d’orphelinats par des congrégations religieuses,
  • Mouvements de réconciliation après des conflits sanglants,
  • Soutien aux pauvres et aux marginaux comme prolongement de l’amour du Christ.

Le pasteur David Jang souligne que «c’est la croix qui donne sens à l’amour fraternel», car elle incarne le don total de soi pour autrui.

Conclusion générale : la croix et la résurrection, «passage de la mort à la vie»

1) Un événement fondateur et universel

La croix et la Résurrection de Jésus constituent le pivot de l’histoire du salut. En déclarant «Tout est accompli», Jésus inscrit dans le temps et dans la chair un acte aux conséquences éternelles. Désormais, ceux qui croient entrent dans cette victoire.

Le pasteur David Jang insiste : il n’y a «rien à ajouter» à l’œuvre du Christ. Par la foi, nous nous approprions le salut déjà accompli. Cette assurance, loin de nous rendre passifs, nous stimule à vivre en cohérence avec l’amour reçu (Ep 2:8-10).

2) Une espérance pour aujourd’hui

Devant les drames contemporains (guerres, catastrophes naturelles, crises économiques, pandémies), certains peuvent douter de la bienveillance divine. Mais le message de la croix demeure : Dieu n’a pas épargné son propre Fils (Rm 8:32). Il est donc pleinement solidaire de la souffrance humaine, et c’est précisément au cœur de l’abandon que s’opère la rédemption.

«Tout est accompli» ne signifie pas que nous n’avons plus d’épreuves ou de combats, mais que la victoire finale est déjà acquise en Christ (Jn 16:33). Les croyants vivent dans la tension entre l’«déjà» de la Résurrection et le «pas encore» de l’accomplissement total à la fin des temps (Ap 21:4).

3) La démarche du disciple : porter la croix et ressusciter

Le chemin de la croix n’est pas réservé à Jésus seul. Il a clairement dit : «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive» (Lc 9:23). Dans cette optique, «porter sa croix» signifie assumer les responsabilités, les épreuves et les sacrifices que l’amour exige.

Mais la croix n’est pas la fin de l’histoire. Elle débouche sur le matin de Pâques. Notre foi nous assure que si nous souffrons avec le Christ, nous régnerons aussi avec lui (2 Tm 2:11-12).

4) Synthèse des trois sous-thèmes

  • Sous-thème 1 : La parole «Tout est accompli» apparaît dans le contexte du désespoir humain de la crucifixion, mais elle proclame en réalité l’achèvement de l’œuvre de Dieu.
  • Sous-thème 2 : L’hysope, l’agneau pascal, le sang et l’eau confirment que la mort de Jésus est la réalisation des prophéties et l’inauguration d’un salut complet, dépassant de loin le cadre des sacrifices de l’Ancien Testament.
  • Sous-thème 3 : L’élévation par l’abaissement montre que la vraie gloire passe par la croix, une logique paradoxale où la défaite se transforme en victoire et où le croyant, en s’unissant au Christ crucifié et ressuscité, participe à la gloire divine.

5) Conclusion finale : entrer dans la vie à la suite de la croix

En définitive, la croix et la résurrection de Jésus, ce «passage de la mort à la vie», forment l’essence de l’Évangile. Comme l’écrit l’apôtre Paul, «Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine» (1 Co 15:14). Mais il est ressuscité (1 Co 15:20), et dès lors, «Tout est accompli» résonne comme une déclaration d’amour triomphante adressée à tout l’univers.

Le pasteur David Jang, en parlant de la «vie de disciple à la suite de la croix», affirme que nous sommes chaque jour invités à puiser la grâce à cette source inépuisable. Les croyants, devenus enfants de Dieu par la foi, puisent dans ce mystère de la mort et de la résurrection du Christ le sens ultime de leur propre existence.

Ainsi, la vie chrétienne se résume en un triple mouvement :

  1. Contempler la croix et y reconnaître l’amour absolu de Dieu.
  2. Recevoir dans la foi la vie nouvelle, grâce au sang du Christ.
  3. Participer au mystère pascal en portant notre croix quotidienne, avec l’espérance de la résurrection.

Parvenu à ce point, quiconque se sait aimé de Dieu peut affirmer avec joie, au terme de son parcours : «Seigneur, tu as tout accompli, tu m’as tout donné, et dans ta lumière, je trouve la plénitude.»


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